Après la petite histoire du PowerPoint, je me suis posée la question suivante :
Comment diffuser efficacement des images, des vidéos et tous contenus sur grand écran à l’intention des élèves et apprenants ?
Aujourd’hui, le vidéoprojecteur est devenu un outil incontournable dans les bureaux, dans les centres de formation et même dans nos maisons. Avec sa souplesse d’utilisation et ses nombreuses fonctionnalités, difficile d’imaginer votre vie de formateur sans lui. Son évolution perpétuelle lui a permis de devenir un outil de communication exceptionnel. Des vidéos projecteurs tactiles, hautes résolutions, équipés de Wi-Fi ou en format miniature, le choix est grand pour stimuler vos apprenants ou animer votre salon !
Cet outil numérique a connu une croissance rayonnante au cours des dernières décennies. Mais d’où vient-il ?
Retour sur la petite histoire du vidéoprojecteur !
Le développement des projecteurs est le résultat de recherches et d’innovations continues. Si les vidéoprojecteurs modernes n’auraient pas pu exister avant l’invention des ordinateurs, l’idée de leur existence date de 1550.
Eh oui, l’idée est née avec Nostradamus et l’envie des scientifiques de l’époque de pouvoir projeter des images. Une envie vieille de plus de 500 ans qui nous mène aux vidéoprojecteurs qui nous entourent aujourd’hui.
Dès 1659, un scientifique néerlandais, un certain Christian Huygens crée un premier dispositif ressemblant à un projecteur : la lanterne magique. Elle était composée d’un miroir concave qui dirigeait la lumière de la lampe sur une lame de verre supportant l’image. La lumière, en passant à travers la lame de verre, projetait l’image sur un écran à l’aide de lentilles qui focalisaient celle-ci.
Mais ce n’est que le début…
En 1756, Leonhard Euler, physicien et ingénieur suisse, développe un dispositif qu’il appelle «épiscope », proposant un mécanisme de projection par réflexion : on place une image ou un objet à l’intérieur du projecteur, et la lumière de la lampe lumineuse située au-dessus de l’objet projette l’image sur un écran. C’est un système de miroirs et de prismes qui permet la visualisation des images.
En 1780, le physicien, chimiste et inventeur français, Jacques Charles a réussi à « capturer », d’une façon fugitive, l’image d’une silhouette sur du papier imbibé de chlorure d’argent. Ceci ouvre la voie à l’invention de la photographie par Niépce qui, à cette époque, travaille au perfectionnement du transfert d’image dans une chambre noire.
Charles invente un projecteur appelé le « mégascope ». Cette innovation fonctionnait comme un projecteur opaque que l’inventeur utilisait principalement pour ses propres conférences.
Voilà qu’arrivent les Américains en 1872, avec le scientifique Henry Morton qui présente une variante du projecteur opaque. Conçu pour un large public, ce projecteur était constitué d’une lampe à oxyhydroxyde, celle-ci servant à la projection des images.
Et l’aventure continue avec Eugen Bauer, mécanicien allemand, qui en 1907 conçoit le premier projecteur de cinéma. Ce projecteur, destiné aux films de format 35mm, est composé d’une croix de malte, d’une lampe à lumière froide et d’une manivelle. En 1919, Bauer commercialise son projecteur M5 chez Bosch. Il est conçu pour qu’un seul opérateur puisse manipuler deux projecteurs en continu. Cette innovation marque le début d’une longue évolution des projecteurs. En effet, dès 1925, la firme Bosch donne naissance à son propre vidéoprojecteur, résultat de cette évolution des technologies de transfert d’image et du cinéma.
L’évolution continue !
L’amélioration des projecteurs se déroule sur plusieurs décennies. Ces dernières années, les progrès technologiques et la baisse des prix font qu’ils quittent de plus en plus nos bureaux pour s’intégrer comme écran-cinéma dans nos salons.
Maintenant nous pouvons, bien installés dans notre canapé, visionner un film avec des images à ultra-haute définition voire même en 3D. Il ne manque plus que la machine à pop-corn (dont les prix sont également en baisse, mais c’est un autre sujet) !
En 1935, pour en finir avec les tableaux noirs et la craie, un autre appareil voit le jour. Les écoliers de plus de vingt ans doivent le connaître, il s’agit de l’Omniscope — couramment appelé rétroprojecteur. Son dispositif se compose d’une lampe à miroir où la lumière est dirigée à la verticale vers le condensateur, ainsi que d’une plaque de verre sur laquelle on pose un support de projection transparent.
Le rétroprojecteur, créé dans les années 60, a été largement utilisé par les écoles avant d’être remplacé au fur et à mesure par notre fameux vidéoprojecteur.
Il faut admettre que la rétroprojection demandait aux professeurs beaucoup de temps de préparation, sans compter le fait que les appareils étaient encombrants et assez compliqués à mettre en œuvre. Leurs lampes étaient fragiles et le décibel de leur ventilation se rapprochaient de celui d’une moto ! Vous en souvenez-vous ?
Aujourd’hui, les rétroprojecteurs en tant que tels n’existent plus vraiment. On trouve à la place des « visualiseurs ». Ces appareils, beaucoup moins encombrants, permettent de « rétro-projeter » des contenus physiques.
Alors, pourquoi continuer à produire des visualiseurs et des vidéoprojecteurs, me demanderez-vous ? Tout simplement parce que ces deux appareils se complètent. Là où le vidéoprojecteur ne permet que de projeter du contenu numérique, le “visualiseur”, lui, permet de projeter du contenu physique qui n’est pas numérisé ou bien souvent, impossible à numériser. Des contenus provenant de livres ou de documents historiques, par exemple.
Et vous, quels sont vos souvenirs de notre cher vidéoprojecteur ? Êtes-vous un·e fervent·e ou un·e occasionnel·le utilisateur·ice ? Tout cela nous intéresse !
AMB
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